vendredi, février 29, 2008

Amertume

Avant de te rencontrer pour la seconde fois,
avant ces retrouvailles qui pour moi représentaient surtout une belle amitié de longue date,
avant cet été-là,
je demandais un moment de répit, du repos auprès d'un être solidaire, admirable de bienveillance,
avant tout cela, disais-je, je prévoyais de mettre cap vers le Sud,
d'aller me perdre au Maroc, dans des régions chaudes et peu civilisées.
Seule. Mais centrée.
Tout a basculé, et n'a cessé de basculer encore, jusqu'à la plus misérable des préoccupations :
l'argent.

"Jamais je ne t'ai vue aussi amère", me disait-elle.
Non, car jamais je ne l'ai autant été.
L'argent avait toujours été un moyen de survivre, rien de plus, n'ayant aucune valeur en soi.
Tu m'obliges à me fondre dans cette masse méprisée,
cela me rend amère.
Je ne sais comment me guérir, si ce n'est en envoyant promener ce qui m'y attache,
c'est à dire, toi.

Naviguer, lire, rêver, me perdre sur internet, marcher de longues heures,
travailler,
du moment que le loyer et la nourriture étaient payés,
si je pouvais partager un moment entre amis dans un lieu public de temps à autre,
m'échapper et aller au ciné,
cela me suffisait.
Aujourd'hui, tout a basculé.
Cela me rend amère.

Comment faire pour y retourner? À ce détachement salutaire? Marche arrière.
Cap vers le Sud, dans un pays chaud et peu civilisé,
tu vois, j'y pense encore... envoyer tout promener.
Marcher, lire, rêvasser, naviguer, travailler et ignorer.
Me laver de cette phobie mesquine qui aujourd'hui colle à ma peau.
Pas sûre que l'amertume s'en aille, quoi que... je l'avoue,
rien que l'idée m'en lave en partie.

jeudi, février 28, 2008

Fin de semaine

Ce soir, je pensais à la Turquie, à ces regards de femmes complices et malicieux, rieurs presque;
je pensais au mouvement féministe, à S. de Beauvoir, ressortie des tiroirs par les médias, qui prônait l'égalité sans penser, peut-être, que la solidarité féminine s'évanouirait dans la nature à la même occasion;
je pensais à Catherine Ringet chantant, criant plutôt "elles sont si maigres, elles me font peur" et à son clip peuplé de squelettes souriants;
je pensais aux grands couturiers qui, même hétérosexuels, n'aimaient plus la femme, ses courbes, sa différence et les auraient bien volontiers échangées afin d'exhiber leurs étoffes, estampes, brodures et paillettes contre quelques porte-manteaux ambulants, s'ils existaient déjà.

Je songeais à ce grand combat qui avait animé nos mères autour des droits de la femme; à ces haines virulentes opposant celles qui refusaient "d'avancer", accusées de pondre des enfants, de n'ouvrir aucun livre qui ne fût un manuel de cuisine à celles qui se lançaient à corps perdu dans des carrières jusque-là réservées aux hommes.

Et puis je revenais à la Turquie où les voilées subissent aujourd'hui les injures des partisanes du progrès car c'est ce qui m'avait frappée, ces haussements d'épaules déclarés, ces soupirs prolongés que les femmes libérées (ou désirant ardemment l'être) laissaient échapper à la vue d'une autre, respectueuse de la tradition, tête recouverte et yeux baissés. Ce mépris affiché.

Nos mères n'étaient pas loin des Turques européennes lorsqu'elles en accusaient certaines de ne penser finalement qu'à l'argent, à celui des allocations familiales et à celui de leur mari...
Il fallait lutter au nom de toutes les femmes, gagner un statut d'individu et par là même, enterrer la collectivité féminine qui ne resurgit aujourd'hui que sous des travers masculins s'il est question d'homosexualité.

Je pensais à tout cela sans en tirer la moindre conclusion. La solidarité masculine elle aussi a disparu. Seul le machisme - tradition, là encore - en conserve peut-être quelques bribes.
Je pensais à la raison qui empêchait la renaissance d'un esprit solidaire entre gens de même sexe intellectuellement évolués, et je ne la trouvais pas. Ou plutôt, je pensais que cette révolution féminine n'avait pas encore eu vraiment lieu, qu'elle s'était bornée à imiter le comportement des hommes. De même les hommes désireux de montrer leur considération pour la femme avaient emprunté des attitudes féminines.

Et je revenais à la Turquie, à ces regards complices, plein d'intelligence, d'humour et de malice qu'une femme souhaitant se libérer lance à une autre qui semble l'être.

lundi, février 25, 2008

Et puis les greluches qui se plaignent du salaire de leur conjoint,
elles n'ont qu'à gagner plus d'argent si elles ne sont pas contentes!
A moins que ces conjoints soient de vrais machos qui font comme s'ils gagnaient beaucoup
et les traitent comme des savates. Dans ce cas, chacun a ce qu'il mérite.
Un point, c'est tout.

samedi, février 23, 2008

Vu Burton-Deep, ai pensé à Brecht.
Et Le magasine Sci-Fi, qui semble demander de l'appui, ici.

Sinon, après Le Captain Cap,
il faut lire Jacques Attali :
300 décisions pour changer la France

P.S : Merci, Monsieur Assouline!
C'est vrai qu'on l'achètera certainement un jour, ne serait-ce que pour le conserver, avec plein de petites questions dans la marge.

jeudi, février 21, 2008

Prohibido!

Ah, ah, ah...!
Al menos, te hacen publicidad...

Casa ecológica. (Nunca había percatado que dentro de "ecológico", había "lógico"... hum.)

Il y a donc une culture féminine et une autre masculine, parallèles pourrait-on dire puisque depuis toujours, quand j'ai entendu parler de "Nouveau roman", depuis toujours, dis-je, et sans jamais avoir eu l'ombre d'un doute, je l'ai associé à Sarraute que je n'aimais pas plus que ça. Il faut le décès de ce monsieur dont je n'ai rien lu pour savoir que chez les hommes, ce n'est pas Sarraute, mais lui.
- Comment? Vous ne le connaissez pas?! s'était écrié l'auteur des contes saisonniers.
- Non. Qui est-ce?
Mon interlocuteur interloqué était parti d'un grand éclat de rire et avait ajouté, non sans malice : "lui qui pense être si célèbre!" et il riait encore pendant que je me reprochais mon accès de sincérité en comprenant que cet aveu avait tout de même quelque chose de profondément comique pour une certaine société masculine. Ce qui sans doute ne m'a pas plus incité à le lire par la suite.
Entre nous, et quelle qu'en soit la maternité ou la paternité, c'est un genre qui me crispe. Je m'y replongerai peut-être un jour, quand je serai en mesure de l'apprécier.

mercredi, février 20, 2008

Radicalement modérée


Bande passante


Cette guéguerre me fait penser aux anarchos et aux cocos en 36, vous vous souvenez qui avait gagné? Ça commence par un "f" :
f - - - - -. Hop, pendu!

mardi, février 19, 2008

dimanche, février 17, 2008

Moi, j'ai envie de voir ça.
Evidemment, si je comprenais l'allemand, ce serait plus facile.

Donc, Hervé Boutet lui aussi continue. Comme quoi, quand on a du talent (et il en a toujours eu)...

Ah oui, tant que j'y suis, voilà le diagnostic.
Au début, j'avoue que ça m'a fait rire parce que l'appellation pourrait tout aussi bien se référer à ce qui est décrit ci-dessous, ou à bien d'autres... tellement de choses.

samedi, février 16, 2008

Doutes

Je reçois ça, je suppose qu'il faut le voir pour le croire...

A diffuser partout et sans aucune modération...
Cri de colère et de détresse, cri de révolte !
Laure Véziant professeur des écoles à Montélimar -

"Je suis la maîtresse de Gevorg, le fils de Karin et
Armen, qui est
arrivé en Cours Préparatoire dans ma classe
l'an dernier. Je suis la
maîtresse de
Gevorg qui a disparu de ma classe vendredi 16 novembre
en laissant
toutes ses affaires, même ce gros bâton de
colle dont il est si fier.

Je suis la maîtresse de Gevorg et d'autres encore dans
la même
situation, qui voient sa chaise vide tous
les jours et qui savent que leur
tour peut arriver.
Je suis la maîtresse de 22 enfants de 6 ans qui apprennent
qu'en
France un enfant peut être obligé de s'enfuir de nuit
avec sa famille parce
qu'il n'est pas français.
Je suis une maîtresse qui doit enseigner à 22 enfants,
qu'on est tous
égaux, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs,
que les lois
sont faites pour nous protéger, que c'est ce qu'on
appelle les droits de
l'homme dont on est si fiers en France.
Je suis une maîtresse qui doit arriver à faire comprendre à 22
enfants que l'on doit résoudre les problèmes en s'expliquant,
et que
lorsqu'on est dans son droit on sera écouté et protégé...
« parce que c'est
ça la justice, hein maîtresse ? »
Je suis la maîtresse d'autres enfants sans papiers qui me
regardent faire l'appel sans Gevorg et qui continuent à
apprendre à lire dans la
langue d'un pays qui ne veut pas d'eux.
Je suis une maîtresse parmi tant d'autres qui devraient tous les
jours essayer d'expliquer l'inexplicable, accepter l'inacceptable,
et
ravaler cette rage et ce dégoût d'être la fonctionnaire
d'un Etat qui mène une
chasse à l'homme abjecte et dégradante.
Aujourd'hui je voudrais vous faire comprendre à quel point mes
collègues et moi-même sommes choqués par ces drames humains,
par cette
politique de chiffres, de pourcentages et de quotas
appliquée à des personnes, des
hommes, des femmes et des enfants.
Je voudrais vous faire comprendre à quel point cette souffrance
engendrée par cette politique, devient ingérable, insupportable
pour nous,
comme pour les enfants et les familles concernées.
Je voudrais vous dire à
quel point nous avons mal devant
ces bureaux vides, ces cahiers abandonnés et ces

stylos que personne ne vient réclamer.
Je voudrais vous dire à quel point j'ai peur d'arriver en classe
et
d'avoir perdu Gevorg ou Alexandre ou un autre encore,
parce que,
non, ce ne sont pas des numéros ou des quotas,
mais parce que je les connais, je
connais leurs sourires,
je connais leurs yeux.

Nous n'en pouvons plus de nous taire et de voir des familles en
danger rejetées en toute connaissance de cause ! Nous n'en
pouvons plus de
nous demander en permanence ce qui va leur
arriver là bas !
Nous ne voulons plus être complices de
non assistance à personne en
danger.
Je voudrais vous faire partager cette réflexion de William
Faulkner : « Le suprême degré de la sagesse est d'avoir
des rêves suffisamment
grands pour ne pas les perdre de vue
pendant qu'on les poursuit. »
Alors merci
à tous d'être là et de partager le rêve de Karin,
Armen, Alexandre, Gevorg et
Grigory leurs enfants : Vivre
sereinement auprès de nous, venir
chaque matin à l'école,
et que ce rêve, avec eux et avec tous ceux qu'on veut
chasser
hors de notre pays, on ne le perde pas de vue."

A diffuser sans modération - le texte écrit est déjà sur le site
RESF et le fichier audio y sera dans un moment
>> http://www.educationsansfrontieres.org/?article10105

vendredi, février 15, 2008

vendredi, février 08, 2008

Destroy

C'est en parlant quelquefois qu'on arrive à trouver les mots, les vrais mots qui expliquent enfin des mystères. Voilà, j'ai trouvé. Je me sens comme une infirmière (aussi mal payée) face à des patients soignés par un mauvais médecin. Les choix étant : ou devenir médecin, ou changer de métier, ou faire l'autruche. Le médecin, ce n'est personne en particulier. Alors, ce serait peut-être une infirmière sans médecin, dans un hôpital infecté. Une infirmière sans médecin qui passerait son temps à se demander ce que ferait un médecin à sa place. Mais l'hôpital infecté reflète bien mon sentiment. Les deux peut-être... le médecin et l'hôpital.
En tous cas, c'est quelque chose de cet ordre-là. Une sorte de cauchemar, on pourrait dire, un fardeau dont il faut que je me libère au plus vite si je n'arrive pas à envisager la situation sous un autre angle, plus favorable.

Le lendemain...

J'ai lu quelque part qu'on n'aimait pas P. Assouline; moi, je l'aime beaucoup. D'abord parce que 90% de ses posts m'intéressent, il a le chic pour aborder des thèmes attrayants et, il bosse. Voilà. Zohiloff aussi bosse. KMS également. Capucine. CA, quand il se décide. Finalement, il y a assez peu de blogueurs qui prennent leurs sujets au sérieux et qui ne badinent pas avec le travail.

Ai navigué toute la journée, le bonheur... Vais voir "Caramel". Hum... je suis en retard!

mercredi, février 06, 2008

Une nouvelle planète habitable

Pendant ce temps, je m'amuse et lance un petit sondage.
Ce soir, en Flash spécial, on nous annonce qu'on a découvert une planète, de la taille de la terre, voire plus grande, et sur laquelle il y a de l'eau et de l'oxygène; une planète vierge, située à 48h en fusée de la terre et habitable par l'homme. Un sondage mondial est organisé. On demande à chacun et à chacune d'opiner. La question serait donc "Que souhaitez-vous faire de cette planète?"

Les réponses :
1. Organiser des circuits permettant de visiter, explorer la planète.
2. Tracer des cartes.
3. Construire des hôtels et des maisons (là, ça se corse un peu, quel type de maisons? Toutes égales, de dimensions égales, ou différentes? Ecologiques, avec les matériaux sur place? Interdire la construction de grandes villes...)
4. Trouver le moyen de cultiver le sol pour fournir de la nourriture.
5. Election d'un président
6. Choix d'une langue officielle (!?)
7. En faire un pays
8. Que tous les salaires soient les mêmes. Non, disent d'autres, que cela dépende des responsabilités de chacun
9. Trouver une énergie écologique - le nucléaire n'étant pas considéré comme une énergie "propre".
10. Installer internet.
11. Créer des moyens de transport.
12. Choisir les volontaires désireux d'y aller vivre.
13. Que tout soit gratuit pour eux.
14. Financer les constructions et les voyages en filmant l'aventure avec des pubs (Rf Truman Show) à condition de ne pas avoir un nombre trop important de volontaires...
15. Au besoin, limiter le nombre de volontaires ou le temps de résidence sur ladite planète
16. Créer des écoles.
17. Créer une entreprise d'import-export entre la planète et la terre.
18. En fonction des ressources présentes sur la planète, y créer une société ou une autre(!!!)
19. A quoi bon réfléchir à ce sujet qui n'arrivera jamais. Ce n'est pas une autre planète qui résoudra les problèmes terriens.
18. Cette planète appartiendra tout de suite à quelqu'un.

Hum... Les personnes interrogées (de 18 à 30 ans) furent un peu prises au dépourvu, c'est un fait. Mais en 30 minutes, le débat fut réglé, "rien à faire, impossible, cette planète sera la propriété de quelqu'un ou d'un groupe" - sous-entendu "qui prendra/ont les décisions seul/s et sans nous demander notre avis".

Voilà, je reviens avec un rhume qui j'espère passera pendant la longue nuit que je souhaite m'offrir. Mais je referai l'expérience avec des gens plus jeunes encore, et plus âgés, ne serait-ce que pour voir si l'imagination est à ce point coupée à la racine, et ce, dans toutes les tranches d'âge.

Et vous, qu'y feriez-vous? Seriez-vous parmi les volontaires?

Problème technique

Ah, tiens, je ne peux plus laisser de commentaires sur mon blog, ne peut plus répondre donc.
Seuls les autres le peuvent. Involontaire mais peut-être pas plus mal...

mardi, février 05, 2008

Photos-fantômes

Est-ce que quelqu'un sait où vont les photos qui disparaissent sans laisser de traces?
Sinon, "No sex last night" m'a laissé un grand souvenir, je meurs d'envie de le revoir.
Tiens, j'aimerais bien découvrir ce "Caramel" dont on parle tant ici.
La semaine prochaine sans doute... un peu plus de temps.

Ah! Je dois avouer que je connaissais d'abord John Cage avant d'entendre parler de John Cale (rien à voir, bien sûr); j'avais vu ça, "Beachbirds", à l'époque bouleversant. Fantastique de pouvoir en retrouver un extrait sur YouTube!

dimanche, février 03, 2008

En manque d'iode

Un matin pluvieux



Tentative de photos



Là-haut



Génois, trinquette, grand voile et "grand voile arrière"(?) hissés.
Pas de grain.




samedi, février 02, 2008

Derrida et Pascale Ogier



"British filmmaker Ken McMullen's improvisational, non-linear film, 'Ghost Dance' (1983) concerns itself with various 'ghosts' (e.g., Kafka, Marx, Freud) and the issue of memory (the past) and how it functions in the present ..."

Wikipédia n'a pas d'article avec le nom exact Ken McMullen

Gains et scrupules

On connait maintenant le raisonnement et la pratique menés à bien dans l'industrie du tabac. On pourrait donc pousser la paranoïa (déjà bien présente dans notre société) jusqu'à croire qu'une marque antivirus vraiment décidée à amasser des gains sans scrupules soit capable de créer des "incidents" à retardement. A savoir : si le client ne renouvelle pas son "abonnement annuel" (puisque cela fonctionne par année, pourquoi pas mensuellement ou sur 3 ou 5 ans?), on saura le rappeler à l'ordre dès qu'il aura été clairement établi que ce dernier renonce à recourir à la marque. Rien de plus facile, l'installation a eu lieu à un moment donné.

Tiens, à propos de gains et de scrupules, . La concurrence est-elle si inquiète ou bien était-ce un manque à gagner de la part de la Pomme? Troisième hypothèse, c'est une plaisanterie de mauvais goût, une simple contre-publicité.