mardi, septembre 12, 2006

Après tout...

Aujourd'hui, je me suis dit
que je m'étais un peu énervée
sur mon clavier,
que j'allais rentrer et tout effacer,
ce soir, non pas apaisée - il
va me falloir un certain temps
pour ça... - mais du moins
plus indifférente,
non pas aux faits
mais aux raisons.

Toujours est-il qu'on pourrait
penser que ces lignes ne servent
à rien, que d'ailleurs, elles ne seront
pas lues, pas comprises,
détournées de leur sens
dès les premiers mots,
parce que c'est souvent
la façon de lire en France,
on est des rapides,
nous les Français,
alors on n'a pas de temps
à perdre. On commence
le paragraphe et on a déjà
tout compris,
si ça fait pas des blablagues,
si ça prend parti,
c'est chiant. Et le mec ou la nana
qu'a écrit, en général,
c'est qu'un con (variante, son féminin).

Oui, je vois tout en noir,
oui, je suis exilée et je devrais
oublier... oublier quoi?
Qu'ici, on me pose des questions
comme ce barman qui admire la France
et qui s'étonne au moment des émeutes :
-"Mais pourquoi ils brulent les voitures
de leurs voisins aussi pauvres qu'eux?
- Et le racisme, ça te dit quelque chose ?
(Je parle du racisme qui - peut-être,
pas forcément - est à l'origine
d'une revanche.)
Sinon, c'est vrai, ils auraient aussi
bien pu faire une descente... dans les quartiers huppés
(si c'était vraiment ça, qu'ils voulaient,
protester contre leur pauvreté.)

Bon, alors oui, pourquoi je ne peux pas m'empêcher
de m'énerver... parce que je commence à ne plus pouvoir
compter les ami(e)s, proches, connaissances qui
SOUFFRENT TOUTE LA JOURNÉE
ET DEPUIS DES ANNÉES!!!
et que non, ça je peux l'assurer,
aucun pays n'est parfait mais
je n'en connais pas
où l'on vive aussi malheureux
avec ou sans argent.
AVEC OU SANS ARGENT!!!

Quand s'est déroulé la dernière manifestation
où tous les Français, toute classe sociale confondue,
toute race confondue, se sont unis pour une cause?
Je veux dire, une cause qui ne soit pas de l'ordre
droits-avantages-fiscalité? Quand?

Je ne me souviens que de deux temps forts
depuis que je suis née :
Les élections de Mitterrand (C'est bien comme ça que ça s'écrit? J'ai un doute...)
et La Coupe du monde gagnée (en 98?)

Depuis, avant, pendant. Rien, des grèves de fonctionnaires,
tous les ans, à l'automne,
quelques grèves médicales,
environ une fois tous les quatre ans...
Et sinon?
Ah si, on a bien vu quelques tentatives
de réunions après le premier tour
aux présidentielles...

Mais c'est parce qu'il n'y a rien
à revendiquer, me direz-vous!
Non, rien! Les gens (même jeunes
sont la plupart en grande dépression)
Je m'entoure mal, ajouterez-vous,
certes, il est vrai que je sympathise
avec des gens considérés par le bourrin du coin
comme des cas (sociaux, psychologiques,
tout ce qu'on voudra en fait
parce que le bourrin, il a pas deux mots
de vocabulaire et il sortira ce qui a l'air
d'être le plus compliqué au pif).
N'empêche, je m'inquiète de plus en plus,
surtout quand je vois la tournure que
prennent les campagnes politiques.

Mais qu'est-ce que ça peut me faire!!??

Mais c'est juste que la France
a la bombe atomique...

Je m'étais dit,
je vais tout effacer,
ça sert à rien et puis je me suis relue
et je me suis demandée pourquoi il fallait
que je renie ce que je pense ?
Pourquoi on devrait se taire ?
Même si personne ne le lit,
et justement si personne ne lit,
pourquoi ne pas en parler
de ce mal-être
incompréhensible pour toute personne
extérieure (je dirais presque, "au système")
mais qui se répand comme la peste,
je parle plutôt de gangrène mais
il faut que je vérifie l'orthographe.

Ah, et je me suis peut-être sentie
réconfortée à la vue de deux
petits homards...
Thanks a lot...

Oui, ce mal-être,
c'est ce qui caractérise la France
depuis pas mal d'années maintenant.
(Et non, non, je vous l'assure,
ce n'est pas pareil partout,
donc ça peut s'arrêter aussi!)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

N’efface pas un mot.
Si on te lit,
c’est parce qu’on apprécie ce que tu écris.

Et bien sûr les choses peuvent s'améliorer.
Le bonheur suit le malheur
comme le printemps l'hiver.

C'est un pacte que l'univers a fait avec nous.

La promesse faite à nos pères.