dimanche, septembre 10, 2006

Absence

Il était beau, cultivé, sensible, drôle,
généreux, audacieux, profond,
violoniste,
amoureux de la musique classique,
critique dans un quotidien important
depuis des années.

Il aimait le verbe et les hommes.
Il aimait aussi la France
qu'il refusait de quitter malgré la morosité établie
qui l'affectait, lui, plus que tout autre...

Il m'avait appelé pour me dire qu'il perdait pied.
Je lui avais proposé de me rejoindre,
sans trop insister, par peur d'être de mauvais conseil
(c'est si dur ici aussi de trouver sa place...).

Mais je n'entendrai plus son rire,
un rire contagieux et plein d'ironie,
je ne pourrai plus jamais l'écouter religieusement
me parler d'opéras, de chefs d'orchestre,
de Lombard et de Mozart,
de son envie d'écrire.

Il est parti. Et je ne l'apprends que maintenant.
Il est décédé à l'hôpital, avec, m'écrit son père,
"un doux sourire" en guise d'adieu.

Atteint d'une embolie pulmonaire,
à l'âge du Christ...
Je perds un ami cher
et j'ai bien du mal à y croire.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis très désolé d’apprendre cette triste nouvelle. J'ai connu ton ami généreux et brillant, et il m'est arrivé de penser à lui de temps en temps. "Il n'a que des yeux pour toi," t'a-t-il dit après avoir danser ensemble. Plus tard, il fit un compliment à mon égard et auquel je pense encore quand mon moral a besoin de petit coup de pouce. Si je ne puis lui rendre le même service maintenant, je le ferai pour quelqu’un d’autre.

J’ai offert une offrande pour ton ami : du foin odoriférant, une palme et de l’encens, sur le quai au bord de l’océan. J’espère que cela lui a plu.

incognit-ho a dit…

Merci...

incognit-ho a dit…

Mille mercis à l'Indien qui sommeille encore en toi et qui nous apaise tous les deux, moi vivante et lui disparu. Je ne t'appelle pas. La haine est encore trop présente. Ça va passer... Ça passe toujours... Mais j'ai besoin d'un peu de temps. Pardon. Je t'attends.

Anonyme a dit…

te remerci de me tenir au courant, et de façon toujours aussi fine et gentille. Prends le temps qu'il faut. Moi, j'ai tout mon temps (ou plutôt tout le temps qu'il me reste après la préparation de mes cours).

Et j’ai la réputation bien méritée, après tout, de reconnaître la vertu de patienter dans l’attente du paradis terrestre.