dimanche, octobre 22, 2006

Mon oncle d'Amérique

Si j'ai bien compris, ce Laborit prétend que nous sommes dotés de trois cerveaux:
Le cerveau reptilien qui assouvit les besoins vitaux (se maintenir en vie : "alimentation et copulation", dit-il.)
Le cerveau de l'affectif ou de la mémoire (recherche de la récompense, fuite, lutte ou inhibition devant la punition...)
Le cerveau associatif qui relie librement les champs en question. On pourrait peut-être dire que le troisième cerveau est à l'origine des phénomènes d'interprétation. J'aime bien cette idée aussi : nous sommes conditionnés à vie par notre environnement entre 0 et 3 ans puis, en fin de compte, l'influence extérieure (à travers le langage notamment) est telle que nous ne sommes que les autres; que, lorsque nous disparaissons, ce sont les autres qui disparaissent.

Gruault se demande ce que serait ce film s'il était adapté à notre société actuelle (non pas à celle des années 70). Moi aussi, je me le demande...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Que serait ce film s'il était adapté à la société d'aujourd'hui? Excellente question. Je rêve d'enseigner un cours intitulé "Science et film" dans lequel je ferai visionner ce film. Et si jamais mon rêve se réalisait (et pourquoi pas, puisque j’en vis un actuellement) je proposerais à mes étudiants répondre à cette question dans un travail de recherche.

Mais parlons d'un futur un peu plus lointain, quand les scientifiques auront cessé de croire en ce mythe des trois cerveaux, encore si solidement ancré dans notre soi-disant culture scientifique. Loin de moi de nier que nous sommes les descendants de petits mammifères rongeurs, et ceux-ci d'animaux reptiliens, et ces derniers à leur tour d'animaux encore plus ancestraux. Ce que je voudrais les faire comprendre, ce que j'ai la ferme intention d'établir (disciple du grand Delbœuf que je suis), c'est qu'il ne se comprend pas que ces anciens reptiles aient pu survivre sans les facultés de la mémoire, de l'émotion, de l'intelligence, et du libre-arbitre. Supposons qu'on transplantait la partie reptilienne du cerveau humain dans un reptile décérébré. Que ferait-il? Absolument rien; il ne serait pas plus conscient qu’un être humain en qui fonctionnait seulement sa petite cervelle reptilienne. Toute vie, aussi primitive qu'elle soit, doit forcément être dotée de choix et de raisonnement.

Darwin a établi une fois pour toute que nous sommes des animaux. Les scientifiques déduisent que cela réduit l'être humain à un animal, alors que le contraire est tout aussi vrai, et bien plus intéressant, à savoir que la théorie d'évolution souligne non seulement le caractère animal des êtres humains, mais aussi le caractère humain des animaux.

Le fait que notre société scientifique a tellement de mal à accepter ce fait, voir même à le concevoir, montre à quel point le conditionnement dont tu parles à une prise sur nous.

incognit-ho a dit…

J'aime bien te lire... Je pensais t'appeler dans quelques heures, je vais essayer...

Anonyme a dit…

J'aime bien te lire aussi. À bientôt...