dimanche, novembre 25, 2007

Cela n'est pas nouveau, j'ai toujours envisagé le concept de "maison"
comme un lieu fermé à plusieurs sorties.
Je ne pourrais pas vivre dans un appartement ayant pour unique sortie
une porte d'entrée. Je souffrirais de claustrophobie.
Un appartement - à plus forte raison une maison - doit, à mon sens
être pourvu d'une porte d'entrée et d'une fenêtre ou porte-fenêtre
ouverte sur un autre espace par lequel s'échapper en cas d'urgence.
Il est vrai que mon enfance y est pour quelque chose.
Une maison dotée de deux escaliers : de quoi faire tourner en bourrique
le/la premier/e poursuiveur/se.
Il en va ainsi de tout...

Et puis je ne sors pas assez de chez moi.
Voyons voir, me disais-je en déambulant, que demande une citadine comme moi,
de mon âge, en 2007?
Qu'est-ce qui fait qu'une femme se sent bien dans une ville
et moins dans une autre?

Le fait de pouvoir se promener dans la rue, seule,
à n'importe quelle heure du jour et de la nuit.
Pas besoin de dessins.
Oui, mais cela ne suffit pas.
Chaque fois que je daigne m'éloigner de cette machine
qui avale 80% de mon temps libre depuis plus de deux ans,
chaque fois que je me souviens que le monde réel existe,
que tous ne sont pas derrière leur écran à chercher comment
accrocher une vidéo ou un texte - paix à ceux qui accrochent leurs extraits de musique -
avec ftp en réalisant qu'ils bénéficient d'un compte gratuit offert par leur serveur
pour "subir", "charger?" leurs précieux documents sur le réseau virtuel,
tâche qu'il m'incombe encore, après tout ce temps! honte sur moi! Oui.
bref, la rue m'émerveille.

Et c'est bien cela et rien d'autre qu'une citadine réclame,
ni plus ni moins que le paysan ou la paysanne (quand on l'autorise)
qui admire son environnement avec ravissement, sans pour autant oublier la dureté quotidienne, son labeur, les difficultés occasionnées par la vie,
qui regarde et s'unit, soit à la terre, soit au bitume... mais sent en lui/elle une sérénité
propre à ceux/celles qui pensent avoir trouvé leur place sur cette planète accidentée.

Donc, je reviens du port. J'ai navigué quelques heures, écouté des histoires de marins,
bu un peu de rhum et dégusté du saumon fumé fait maison, sur un 14 mètres.
La mer nous berçait, ce n'est pas toujours le cas, il existe un mouvement adéquat
qu'on a la chance ou non d'épouser, selon le temps, le vent et dans l'Atlantique, la marée.
Je prenais le métro pour regagner mes appartements. Un immense écran surplombe
les rails. Des nouvelles des Etats-Unis, en anglais, sous-titrées.
"Les 10 meilleurs présentateurs et programmes américains, clamait la propagande."
Je sais que personne ici ne regarde la télé américaine. Si la population ne consulte que
très peu internet, on peut imaginer le nombre d'habitants qui suit les programmes
du monde civilisé...
Le métro se fait attendre.
"Monsieur X - nom totalement étranger à tout ce qui existe ici - a vendu son coeur de bronze (avec photo du coeur en question, de quelques kilos semble-t-il) pour Y dollars."

Est-ce qu'ils ont fait une offre planétaire pour acheter les images et commentaires en soldes les plus rabaissés?
Est-ce qu'il s'agit seulement de faire tourner les têtes vers cet écran géant
pour captiver l'attention de l'usager pendant les quelques minutes d'attente?
Je regarde alentours. Je suis la seule à fixer ce panneau lumineux. Tous sont occupés à autre chose, discutent, baissent les yeux, téléphonent. Opération zéro. Fascination zéro.
Coût élevé, même après marketing.

Le métro arrive. J'ai besoin d'un café. Je m'arrête au premier qui affiche un nom autochtone.
Un Pakistanais me demande ce que je veux. Il a une voix grave et sèche dans ce mauvais jargon qu'il manie avec peine. Deux hommes m'emboîtent le pas et commandent une bière. Il parle dans sa langue. Son intonation et la douceur de ses cordes vocales attirent mon attention.
Je lui en parle. Il sourit.
"I speak english but I arrived one year ago, so I don't speak very well."
Son anglais est aussi doux que son pakistanais...
Curieux la langue et l'usage sonore qu'on en fait.

Para acabar, querría añadir una pequeña cosa que sólo los españoles pueden entender.
"-Me porté bien, verdad? Le pregunto.
- Sí. Mereces un premio. Es la primera vez que no montas un pollo despues de.
- Hace ya dos o tres años que me tranquillizé. Podía haber seguido una terapía hace 10 años
pero he preferido esperar a que se arregle con el tiempo..."

3 commentaires:

15:13 a dit…

Si la liberté nous est si importante,

celle d'avoir une sortie de secours, chez soi, en tout, et en tout temps,
celle de se promener librement dans la rue,
celle de choisir sa propre propagande,
celle de s'exprimer dans une langue qu'on maîtrise,

si elle nous est si importante et primordiale,
c'est qu'elle fait partie intégrante de l'univers,
de la vie universelle, de cette matière qu'on caractérise à tort d'inerte.

Et je le démontrerai un jour, bientôt, dans l'oeuvre du grand D.

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