Ce soir, je pense à KMS qui prétend que
les larmes sont plus faciles à partager,
je ne sais pas si je suis d'accord,
en découvrant les blogs parisiens,
il y a bientôt deux ans (en retard!),
j'avais plutôt été submergée
par tant d'angoisses,
tant de déprimes,
tant d'idées noires,
oubliées sans doute,
mises à distance.
D'un côté, il me semblait que ces gens avaient un certain mérite,
oser s'exposer, même dissimulés sous un pseudonyme,
raconter leur peine, ou n'y faire qu'allusion,
il y avait aussi une sorte de beauté
dans ce chant malheureux, pétri de solitude,
et une once d'espoir, tout compte fait.
De l'autre, j'y voyais un pathétisme flagrant,
des bredouillages sans intérêt
et un narcissisme à toute épreuve.
Je me disais que seuls ceux qui se limitaient à un thème,
à une fonction : répertorier un éventail de lectures,
de morceaux de musique ou de films,
seuls ceux qui cherchaient à mettre un peu d'ordre,
à se risquer, à produire, et à montrer
avaient un objectif louable.
Et j'ai essayé de trouver un thème
ou de mettre un peu d'ordre,
en vain.
Je n'ai su, avec ce blog comme avec tout, je crois,
que me limiter à la superficialité de l'existence.
Des bribes, partout.
La trouille.
La paresse.
Un certain respect, alors qu'il n'y a pas lieu.
Si, l'utilité, au départ,
c'était une correspondance
qui n'a jamais rempli son rôle non plus,
faute de fonction, précisemment.
Ce soir, je pense au verdict de ce matin.
Une heure et demie de consultation
et bilan des courses,
je fais une dépression
(comme si j'avais le temps!).
Bon, alors il faut s'en occuper,
d'ailleurs, me dit-il, vous ne vous occupez pas assez de vous,
le temps est venu.
Cette confrontation m'a légèrement bousillé l'après-midi.
J'ai eu des bouffées d'angoisse que j'ai cru insurmontables
et des envies de pleurer difficiles à contenir.
Cela n'annonce rien de bon.
Je ne peux pas me le permettre en ce moment.
A-t-il raison ce psy? Il est vrai que je me moque un peu
du traitement... J'ai envie de me laisser porter...
Dépression ou pas, ça m'est un peu égal.
Et puis c'est vrai que j'ai un mal fou à croire en quelque chose,
aux vertus des blogs, de la médecine, de la justice,
et j'arrête, ce serait trop long.
C'est bien, du coup je peux écrire n'importe quoi,
j'ai un alibi : je fais une dépression.
Mais même cette envie, je l'ai perdue.
Je crois aussi que j'y suis allée pour cela,
parce que je pense que je n'ai plus rien à dire,
si toutefois j'ai eu quelque chose un jour,
plus rien à dire,
vide,
de ce vide transi qui empêche tout contact
avec l'extérieur,
oui, invisible, transparente,
et presque - non, peut-être pas -
insensible.
Alors, rien.
Juste ça.
lundi, juillet 10, 2006
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3 commentaires:
et votre boite mail, elle marche toujours pas!
pomme d'api...
(ouvrez en une nouvelle avec la poste, ça fonctionne bien chez eux),
Amstramgram...
Marche plus mon mail, il déprime.
C'est avec plaisir que je regarde votre site ; il est formidable. Vraiment très agréable à lire vos jolis partages .Continuez ainsi et encore merci.
telephone gay
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