Je lui dis (je le tire du lit, il est 2h du mat) :
- Qu'est-ce que tu penses de cette photo ?
- Humm... je ne sais pas... elle est belle...
- Oui, mais qu'est-ce que ça t'inspire?
- Je ne sais pas... de la poussière... ça m'inspire de la poussière...
Il va se recoucher.
Jamais je n'aurais pensé à ça... de la poussière...
moi, ça m'inspire plutôt quelque chose d'inquiétant,
d'imprévisible, d'irréel... une force en présence...
que l'auteur rend volontairement flou
pour en cacher la violence éventuelle.
Un genre de paysage qui peut aussi bien s'assagir que tourner à l'ouragan.
On l'ignore.
C'est sur le fil... à la frontière entre deux états.
Mais "la poussière", c'est aussi quelque chose de révolu.
À moins que ce ne soit la pollution dont il voulait parler...
gaz toxiques immédiatement perçus dans son demi-sommeil d'homme sain.
Hum... de la poussière... à cause des couleurs, ces nuages que l'on confond avec quelque fumée nocive... des arbres aux contours indécis, avalés par cette masse gazeuse, respirable ou non.
L'oranger, improbable à cette heure.
Moi, ça me fait penser à une planète inhabitée, oui, peut-être imbibée de cette poussière galactique... un plan de sciences-fiction en somme... un monde inquiétant parce qu'inconnu.
Alors que... ce serait tout le contraire... non... ce serait pareil... inquiétant parce qu'inconnu (ou trop familier, ça revient au même.)
Je pense que je vais lui acheter celle que j'ai baptisé "vide glaçant" mais je ne suis pas sûre qu'elle y soit encore, qu'il ne l'ait pas détruite. Et puis, est-ce vraiment ma préférée? J'adore la femme auréolée qui baisse les yeux. Elle me fait penser à Oliveira. J'ai le même portrait en peinture, ici (même genre de femme, sorte de Vierge, baissant les yeux), un classique sans doute.
Non, je ne sais pas... il va pourtant falloir que je me décide pour en avoir une lorsque ce sera de nouveau possible. Mais une... comment choisir? J'aime l'anecdote du NON. J'aime les brouillards qui flottent sur la ville, et les chantiers colorés sous forme de composition, de nature morte. Bref, il faut que j'y regarde d'un peu plus près, et que je cesse de m'y intéresser pour déceler celle qui reste, celle qui remonte à la surface... mais elles sont si incrustées maintenant... les immeubles en construction, les fleurs... les portes vermoulues...
C'est trop tôt. Trop frais. Vais devoir attendre.
Bonne nuit.
mardi, juin 26, 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
Quelques minutes plus tard, j'ai pensé que la photo représentait le point de vue d'une personne malade, peut-être même mourante, couchée sur le sol, incapable de focaliser comme il le faut.
Et, comme il se doit, j'ai du mal à me concentrer aujourd'hui, ayant trop bu hier soir.
Toute représentation sert également de miroir, certaines plus que d’autres (et à certain moments plus que d'autres).
Enregistrer un commentaire