Et si on organisait une grande campagne de reconstruction
avec les habitants des banlieues (encadrés par des professionnels
architectes, chefs de chantiers, maçons, charpentiers, plâtriers,
électriciens, décorateurs, enfin tous les métiers - et il y en a!)
pour construire des quartiers de haut standing à la place,
avec, au milieu, toutes les X résidences, mais ni au centre,
ni à la périphérie, d'autres immeubles,
disséminés dans la banlieue devenue "chic",
des édifices plus populaires mais de bonne qualité, pour reloger les gens,
"salariés formés" donc intégrés, habitant au même endroit
mais dans une ville artificielle, créée de toute pièce, où la bourgeoisie
(les bobos, par exemple, ravis de trouver un logement confortable
à deux pas de Paris) et le nouveau smicard pourront cohabiter et profiter
des avantages de cette cohabitation : les boutiques en tout genre,
cinéma, théâtre, salle de sport et de concert, bibliothèques,
mairies de quartier face aux épiceries pleines
de délicieuses feuilles de vigne, d'humus et d'amandes,
des quincailleries trouve-tout, des pâtisseries sentant bon
le miel et la pistache, des restaux sénégalais, turcs, paquistanais,
à côté des brasseries fleurant le steak tartare et les magrets de canard,
et aussi des supermarché bio, des crèches, des ateliers d'artistes... Que sais-je?
Ce mélange magnifique de cultures et de saveurs qui, dans d'autres pays,
ne pose pas vraiment de problème... Mais interdire les grandes surfaces
et les Mac Do.
Bien sûr, dans cette ville imaginaire, il faudrait aussi une église,
une mosquée, une synagogue, voire un temple bouddhiste et/ou protestant,
des écoles où l'on puisse apprendre l'arabe en deuxième langue...
et un lycée professionnel où les bâtisseurs (et bâtisseuses) de la cité,
désormais imbattables sur le sujet, enseigneraient leurs savoirs
à des adolescents éjectés du système traditionnel.
Dans cette ville, on aménagerait des parcs et on interdirait les voitures :
des bus, des tramways, des taxis, des camions de livraison et des vélos
(au besoin électriques).
À quoi pensent les architectes? Et pourquoi la tendance est-elle plutôt
à l'élimination des îlots commerciaux dans les banlieues de classe moyenne?
Si c'est à cause de la spéculation, parce que c'est plus rentable de dresser une tour
de 10 appart. que de laisser la pharmacie, le vendeur de fruits et légumes,
et le troquet des alcooliques là où ils sont,
qu'est-ce qu'on attend pour reconstruire autour de Paris,
là où de toute façon, plus personne ne peut habiter?
Reconstruire autour de Paris pour et avec les gens qui ont besoin de bosser
et d'être formés.
lundi, octobre 30, 2006
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